Lorsque la belle au bois dormant ouvrit les yeux... [Libre]

*-S’il te plait, reste!

Elle se mit à courir, aussi vite que ses jambes lui permettaient, essayant de toute ses forces de rattraper la silhouette qui s’en allait déjà au loin. Non, elle ne voulait pas être seule une nouvelle fois, elle avait besoin de savoir, de mettre un nom sur un visage, de pouvoir sentir la chaleur de ses bras l’entourer… Elle ne pourrait tout simplement pas sentir de nouveau le sentiment d’être sans personne, et sans amour…

-Ne t’en va pas…

Mais la silhouette ne l’écoutait pas, accélérant toujours le pas, ne devenant plus qu’un point à l’horizon, restant l’inconnu qu’il serait toujours. À bout de forces, elle tombait à genoux, pleurant comme toujours toute seule, dans la pénombre qui ne cessait de se rapprocher de plus en plus d’elle… *

Deliah ouvrit subitement les yeux. Elle venait de se réveiller dans mauvais rêve qui la hantait depuis sa plus tendre enfance, un rêve qui faisait maintenant partit de sa vie. La lumière vive de la petite salle l’obligea à les refermer aussitôt et elle dut bien attendre quelques secondes avant de pouvoir les rouvrir, sentant déjà un mal de crâne atroce venir la torturer.

Son regard se posa doucement sur les murs qu’elle ne reconnaissait pas. Ce n’était pas les couleurs de sa chambre… et à bien y penser, ce n’était pas son lit aussi. Où était-elle? Elle n’eut pas trop de mal à le comprendre en voyant une perfusion à son bras et tout les appareils de médecine à ses côtés. À l’hôpital… mais pourquoi? Elle n’avait plus aucun souvenir du comment elle était arrivé ici, d’ailleurs, la dernière chose dont elle se rappeler, c’était de son cours de mathématiques et puis… et puis plus rien, elle n’arrivait tout simplement pas à se rappeler, ce qui l’énerver déjà bien!

À part le bruit régulier que faisait la machine qui suivait les pulsations de son cœur, tout était silencieux, s’en était presque effrayant. La jeune femme se releva doucement dans son lit, mais grimaça à la suite, sentant une douleur effroyable lui lacérer la tête. Derrière les vitres de sa chambre, on pouvait voir des infirmiers des médecins et des patients passant et repassant devant elle, s’en s’apercevoir de son réveil. Ce n’était pas une si mauvaise chose, elle pourrait en profiter pour s’éclipser discrètement car la pendule affiché 10h30, et elle avait déjà manqué trop de cours pour se permettre de rester à dormir ici! C’était ses bourses et son avenir qui était en jeu…

S’arrachant la perf’ de la peau, la petite étudiante se mit sur ses deux pieds et tenta de marcher lentement vers l’armoire où devait être rangé toutes ces affaires. Mais chaque pas lui coûtait, et elle était bien tenté de retourner sagement s’allonger mais sa raison lui interdisait. Elle avait trop à perdre à jouer les flemmardes, il fallait juste qu’elle soit un peu plus tenace et courageuse, et elle attendrait ses rêves… Et aussi cette fichue porte!

Alors qu’elle allait s’emparer de la poignée, quelqu’un entra juste à ce moment là dans la chambre, la prenant sur le fait, et Deliah mit quelques secondes à comprendre qu’elle n’était plus seule, avant de se retourner et de plonger son beau regard bleu/ gris dans les yeux du nouvel arrivant.

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